Dans le but d’apprendre un peu plus sur la culture tchadienne, j’ai pris part du 26 au 27 décembre 2020, à la 6ème édition du discret Festival des Cultures Nomades de Mongo.
J’ai toujours pensé que les festivals sont des moyens commodes pour magnifier la culture tchadienne. Car en un laps de temps, on peut apprendre énormément des différentes communautés qui y sont présentes. Prenons l’exemple de la danse, Il suffit d’être attentif et de savoir poser les bonnes questions pour en saisir les sens cachés. La symbolique des mouvements des danseurs, l’histoire derrière les paroles de chansons, le style vestimentaire et l’identité que ça reflète. Bref, une multitude de symboles qui ne demandent qu’à être appréhendés.

Bien que ces dernières années, la plupart des festivals au Tchad sont devenus de véritables fourre-tout, il reste encore quelques-uns authentiques.
Le cadre d’accueil
Termel est un petit village situé à près de 6 kilomètres de la ville de Mongo. Près de ce coin tranquille, il y a un grand terrain vague avec des arbustes et buissons à perte de vue. D’innombrables brindilles jonchent le sol, donnant au paysage un aspect doré. Dès qu’on lève la tête, on peut voir les fameuses chaines de montagnes qui font la particularité de la région du Guera.

C’est dans ce cadre rustique qu’ont été installés les modestes tentes des participants à la 6ème édition du Festival des Cultures Nomades de Mongo. Nous étions approvisionnés en eau par des pickups et les soirées étaient marqués par des causeries et grillades autour du feu.

Bien que le Festival des Cultures Nomades de Mongo eût un programme relativement classique : Danses – Courses et Parades – Expositions – Danses ; on ne s’est pas du tout ennuyés. La bonne humeur et l’émerveillement étaient chaque jour au rendez-vous.

Les danses, en veux-tu en voila
S’il y a bien une chose qui fait la fierté du Festival des Cultures Nomades de Mongo, c’est bien la danse. Dès les premiers rayons du soleil, nous étions réveillés pas les sons de tambours.

La plupart des communautés du Guera qui ont pris part au Festival étaient là pour s’imposer par leurs danses, car chez les nomades, la danse est d’abord un symbole de fierté.

Les danseuses Arabes
Les danseuses arabes, sont parmi les plus populaires au Festival des Cultures Nomades de Mongo.

Elles sont connues pour leurs chevelures abondantes, leurs longs colliers de perles et leur danse main dans la main, ponctuée de petits sauts.


Parfois un homme, poing levé avec un poignard, s’approche d’elles en guise d’encouragement (le fameux Moral ! à la tchadienne).

Les infatigables danseurs de Banda, Gadjiré et Termel
Banda et Gadjiré sont des villages de tailles moyennes pas très loin de Termel. Leurs danseurs ont la particularité de danser avec des machettes et poignards.

Les femmes quant à elles, ont des habits de couleurs vives et ont une danse similaire à la chenille.

A Rythme régulier, les hommes et femmes se rapprochent sous les cris des jeunes danseurs.


Ce qui est étonnant avec eux, c’est qu’ils ne se fatiguent jamais. Ils étaient les premiers à commencer à danser et les derniers à arrêter.

L’envoutante danse des Peuls de Niergui
Lors du festival étaient présents les réfugiés Peuls Centrafricains installés dans le village de Niergui, à quelques kilomètres de Mongo. Sans tomber dans les clichés, les Peuls sont reconnaissables par leurs fameux tatouages faciaux et leur style vestimentaire particulièrement coloré.

La danse des Peuls a attiré pas mal de monde ; certaines communautés ont même arrêté de danser pour venir les voir.

Mais, qu’est ce qui explique cet engouement ? La réponse, c’est leur danse entourée de mystères. Quand les Peuls dansent, on a l’impression qu’ils entrent en transe. Pendant un moment, ils chantent et dansent normalement, jusqu’à ce que subitement, un danseur se mette à trembler sur place et à loucher des yeux, avant d’être suivi (dans sa transe) par les autres.

Certains expliquent cet état, comme étant le résultat de l’ingestion d’une mixture faite à base de plantes traditionnelles.

Lors de la danse à laquelle j’ai assisté, un danseur s’est même planté un couteau qui s’est plié sur son torse, sous les yeux médusés de la foule.

Vu que je filmais en rafale, j’ai pu détecter le tour de passe-passe.

Après les danses, les courses et parades du Festival de Mongo
Lors du festival, Il y avait de belles parades et d’impressionnantes courses de chevaux et de chameaux qui se déroulaient en parallèle aux autres activités.

Les courses de chevaux et de chameaux
A chaque festival tchadien qui se respecte, il y a obligatoirement des courses de chevaux et de chameaux ; parfois quand il y a un budget conséquent, on récompense les gagnants.

Pour ce qui est du festival des cultures nomades de mongo, les récompenses étaient beaucoup plus symboliques. Ce qui n’a pas arrêté l’engouement des communautés nomades.

Les chevaux et chameaux étaient bizarrement suivis dans leurs courses par des motos ; et les contestations des résultats étaient au rendez-vous.

Durant les courses, il y avait tellement de chevaux et de chameaux aux alentour qu’il fallait faire très attention pour ne pas se faire piétiner. Bref l’ambiance y étais.

Pour terminer les parades
Qui dit parade, dit chevaux et chameaux richement décorés. Les paradeurs tournaient autours du campement, avoir parfois à la main des épées, poignards ou de longs fouets.

Un très beau spectacle, qui ne dure malheureusement pas très longtemps.

Le festival des cultures Nomades de Mongo en quelques mots…
Les 2 jours du festival étaient très agréables. Nous nous sommes reconnectés à l’essentiel pour terminer en beauté l’année 2020.

Un grand merci à mes amis de l’ONG Guéra Touristique qui font de leur mieux pour promouvoir la culture tchadienne.

A très bientôt pour la vidéo sur le festival !
Quelle merveille !
Un festival riche et multiculturel.
Merci beaucoup de nous faire revivre ces moments agréables et magnifiques à travers cet article. On attend la vidéo pour découvrir d’avantage.
Excellent récit